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Programme de recherche

Visitez la page des vidéos pour voir des montages de photos prises pendant nos travaux de terrain. Vous pouvez aussi consulter ce que les médias disent de nos travaux.

Cet énoncé de recherche intentionnellement commence très large puisque selon mon expérience plusieurs étudiants de premier cycle (et certains étudiants des cycles supérieurs) ont une compréhension partielle de ce qu’est la science et ses méthodes.

Il y a plusieurs définitions de la science, mais elle est souvent définie comme une entreprise qui vise à découvrir comment la nature fonctionne. La science engendre des connaissances par la démarche scientifique: 1) observation et description de phénomènes naturels, 2) énonciation d’hypothèses qui sont des explications proposées pour les phénomènes observés, 3) déduction de prédictions des hypothèses, 4) expériences pour tester les prédictions découlant des hypothèses. Je considère aussi que la communication fait partie de la démarche scientifique. Je crois donc fermement en la nécessité de publier la recherche dans des revues avec comités de révision par les pairs.

J’embrasse la démarche scientifique en entier avec conviction. Je m’intéresse donc à l’observation pour découvrir des patrons, mais je m’intéresse surtout à développer et à tester des hypothèses pour expliquer ces patrons. Les deux patrons que j’ai tenté d’expliquer à date sont: 1) qu’est-ce qui dicte les variations spatiales dans la densité des animaux et 2) pourquoi certains animaux sont polymorphes. J’ai surtout utilisé les reptiles comme organismes d’étude. Puisque les reptiles sont, proportionnellement, le groupe de vertébrés le plus à risque au Canada, j’ai aussi fait de la recherche en conservation.

Variation spatiale de la densité

À l’intérieur des espèces, l’abondance varie de façon marquée dans l’espace. L’abondance à de vastes échelles spatiales est surtout dictée par des facteurs abiotiques. L’abondance à de petites échelles spatiales est surtout une fonction de la reproduction et de la survie des individus qui, en retour, sont partiellement une fonction de la sélection d’habitats. Les vertébrés ectothermes terrestres présentent une opportunité unique de faire le pont entre la sélection d’habitats et l’aptitude puisque leur performance varie en fonction de la température corporelle qui est régulée surtout par la sélection d’habitats. Une grande partie de la littérature sur la sélection d’habitats présume que les animaux sont limités par leur capacité à récolter des ressources. Mais qu’en est-il si les animaux sont limités par leur capacité à assimiler les ressources? La plupart des vertébrés sont des ectothermes, et chez les ectothermes la quantité totale d’énergie disponible pourrait être plus fortement affectée par les contraintes thermiques qui dictent l’assimilation des ressources que par l’acquisition de ces ressources. Mon hypothèse de travail est que l’abondance des ectothermes est dictée surtout par leur capacité à assimiler les ressources, plus que par leur capacité à acquérir des ressources.

Polymorphisme

Le polymorphisme est très commun chez les plantes et chez les animaux. Certains polymorphismes s’expliquent facilement (p. ex., le polymorphisme ontogénique, le polymorphisme géographique), mais les polymorphismes à l’intérieur d’une population sont plus intrigants puisque nous nous attendrions à ce qu’une population sous sélection converge vers un phénotype optimal. Donc, la persistance évolutive de plusieurs phénotypes en coexistence a attiré beaucoup d’attention. Plusieurs mécanismes potentiels pouvant expliquer cette coexistence ont été trouvés, le plus commun étant la sélection fréquence-dépendante. J’ai étudié un cas spécifique de polymorphisme, le dimorphisme sexuel, où les différences phénotypiques sont entre les mâles et les femelles. J’ai trouvé que la sélection sexuelle, la sélection pour la fertilité et la sélection naturelle peuvent expliquer le dimorphisme sexuel. Je m’intéresse aussi au polymorphisme de couleur intra-populationnel et j’ai testé plusieurs hypothèses pour son intrigante persistance évolutive.

Conservation des reptiles

Je mène des projets de conservation appliquée sur les reptiles en péril (p. ex. la description de l’utilisation de l’habitat et des patrons de déplacement), mais je m’intéresse plus à des questions de conservation plus fondamentales, comme l’effet de la synchronie démographique et de la mortalité anthropique sur la persistance des populations. Beaucoup de mes travaux en conservation sont inspirés par mes travaux sur les conséquences de la sélection d’habitats pour l’aptitude. Il y a donc un lien réel entre ma recherche fondamentale et ma rercherche appliquée.